• تاريخ أخر تحديث: الخميس 2 أكتوبر 2025
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Les richesses relevées dans le Sud Est tunisien sont multiples et variées. Des ressources culturelles témoignant de plusieurs civilisations et de groupes ethniques qui ont vécu ou passés par la région. Ces ressources sont aussi bien matérielles (Sites archéologiques, Gsour, habitations troglodytiques, etc.) qu'immatérielles (traditions, coutumes, style de vie, artisanat, art architectural et culinaire). Elles pourraient constituer un facteur de développement régional ou national. De ce fait, de nouvelles stratégies devraient être suivies afin d’ouvrir ce potentiel au public et de l’exploiter dans l’évolution économique de la région. En effet, ces  ressources nécessitent pour cela une mise en valeur accompagnée de nouvelles procédures de promotion et de valorisation du territoire
De ce fait, l’Institut National du Patrimoine a jugé bon d’entamer un processus de réflexion et de planification pour la conservation scientifique des sites archéologiques et des monuments historiques dans le but de leur ouverture au public et de générer des retombés économiques importants sur le territoire sans affecter leur vocation culturelle. Les travaux sur le terrain, ainsi que les discussions engagées pendant la préparation du programme d’intervention ont mené à l’élaboration d’un plan d’action basé sur une démarche scientifique.
En effet, la méthodologie adoptée s’appuie sur le Code du Patrimoine tunisien, les Chartes, les normes internationales relatives à la conservation et la mise en valeur des sites archéologiques et les principes suivants:
La préservation in situ: maintien et restitution des vestiges comme tel au passé.
-Intervention minimale: sauvegarde et préservation de l’objet par des interventions nécessaires et à court terme.
-Utilisation des matériaux compatibles avec ceux d’origine.
A noter, que la plus grande concentration de ces Gsour se trouve dans le Sud-Est de la Tunisie, au gouvernorat de Tataouine où l’on en dénombre plus de 150. Le « Gasr » ou « Ghasrou » en berbère illustre un grand tournant de l’histoire de la Tunisie et représente un haut lieu de sa civilisation.
La fonction du Gasr est essentiellement agricole. Il sert de lieu d’ensilage des céréales, olives, huile, figues sèches, dattes, foin pour le bétail. Le sud soumis à une aridité climatique presque permanente fait du “Gasr” une nécessité en tant que moyen de stockage pour parer à la sécheresse endémique.

Types des Gsour

1.Les Gsour citadelles:

Les Gsour citadelles ou Kal’a (forteresse) ou citadelles de refuge occupent les sommets des butes qui sont totalement détachés de la surface de plateau ou sur des éperons rattachés par des isthmes étroits disposés en creux et facile à contrôler. Il s’agit de buttes à versant raides et à sommet plats matérialisés par couche de roche dure sous forme d’un chapeau ou d’une couronne.

 

2. Les Gsour de Montagne :

Les Gsour de montagne sont des Gsour à vocation essentiellement agricole. Ils dominent des dépressions fertiles et des plaines. Ces Gsour se placent en montagne sur des sites plus facilement accessibles que les Ksour citadelles. Ceci témoigne de la disparition progressive du souci défensif lors du choix des sites de ce type de Gsour. Mais  si ces Gsour n’ont pas été installé sur des sites perchés, ils gardent un certain caractère défensif puisque ils ne quittent pas la campagne.
Par ailleurs, l’installation de ce type de Gsour ne s’est pas faite en association avec un habitat troglodytique ou avec une structure villageoise comme c’est le cas des Gsour citadelle. Le cas de Gasr Oued Sultane qui a remplacé les  Gsour de Tazaghdent, Techout et Béni Oussine, constitue  à cet égard un excellent exemple.
Les Gsour de montagne se sont développés il y a environ 3 à 4  siècles. En effet. Le Gsar Oued Sultane a été construit il y a environ 400 ans, le Gasr Aouadid il y a environ 250 ans. Ce type de Gsour est le plus souvent l’œuvre de tribus arabes qui utilisaient au paravent les Gsour de leur protégé berbères pour l’engrangement.
 

Les Gsour de plaine:

Les Gsour de plaine marquent une étape importante dans l’histoire du Sud-Est Tunisien. C’est la dernière phase dans l’évolution des Gsour dans leur décente progressive des crêtes vers les plaines.
A l’époque coloniale les Français ont encouragé l’apparition puis la  généralisation des Gsour de plaines. Ainsi, une nouvelle situation socio-économique prévalait–elle dés la fin du 19 ème siècle.
Un nouveau mode d’occupation de l’espace est donc apparu, avec un intérêt accru accordé au centre urbain crée (Ben Gerdane, Médenine, Zarsis et Tataouine). Ceci donne à la plaine de plus en plus importante dans le Sud–Est de la Tunisie, ce qui conduit à l’apparition et la multiplication des Gsour de plaine.
Ces Ksour donc de création récente ; Gasr Amerna en 1949, Gasr Morra en 1895 (agrandi en 1940), Gasr Hmaidia Chgeieg  en1905, les Gsour de Kirchaou, Graguer, Ouled Debbab en 1900, Gasr Chahbane en 1915, Gasrr el Ferch en 1911 et Gasrr Rousfa en 1914. (voir, Herbert Popp et Abdelfattah Kassah, p. 268 ; Laroussi Kamel, «Le Gasr: vestige des temps nomades», Revue des régions arides, N°20, Juin 2008 ; p.79)
 

Matériaux et technique  de construction

L’examen des structures apparentes du Gasr laisse apparaitre une harmonie  au  niveau  des techniques de bâtir malgré la diversité.
Les Matériaux et les techniques de construction répondent aux conditions géologiques et climatiques locales rigoureuses et arides.
En fait, une adaptation parfaite aux ressources organiques et minérales in situ.
Les Formes des couvertures des bâtis sont variées:
Des couvertures horizontales en Sannour ou Ayari et pierres plates (Lawwah ou Lhah) exemple la Skifa.
Des couvertures en voutes en pierre et plâtre comme liant: voute en Berceau dans les espaces étroits (Ghorfa ou Khabbaya), voute  croisé pour les espaces plus larges (Mosquée, huilerie…). Ces dernières formes de couvertures sont fondamentales pour l’ossature des bâtis. L’objectif de ces voutes est d’assurer des conditions climatiques favorables notamment l’absorption de la chaleur typique de la région et le dégagement du froid sous l’effet du surplus du hauteur sous plafond due à la couverture.
La construction des murs porteurs extérieurs est souvent arrondi et peu incliné vers l’intérieur du bâtis afin d’amortir les couts violents des vents arides. Elle épouse la forme en talues de la montagne. La plate forme rocheuse (rosfa) sur laquelle sont bâtis les murs en pierre d’une manière souvent catégorique d’en bas en haut, les grosses pierres, ensuite un mélange des moyennes et petites pierres.